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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 13:41

 

 

Comme on l'a déjà dit et écrit :Puisqu’il n’y avait rien d’intéressant à la télé ce soir, ce qui devient de plus en plus normal [sic] , sauf peut-être très très tard …

 

Dommage que la culture soit tellement maltraitée par la classe politique, ce qui peut paraître étonnant surtout venant de celle de petite classe. Mais quand on sait que l’on n’y fait qu’apprendre pour réciter et cumuler les bons-points !

 

Bref, nous avons repris un article paru sur le blog de l’absurde pour l’étudier longuement avec l’aide de documents !

 

Attention, il ne s’agit pas ici de défendre une position ou une autre, mais juste de constater en plaçant l’observation depuis d’autres angles.

 

Et un grand merci à Ctrl+C et Ctrl+V pour leur aide précieuse, ne serait-ce que pour les citations.

 

 

« … La violence assortie de cruauté dans la façon de traiter les animaux est encore plus profondément opposée au devoir de l’homme envers lui-même, parce que cela émousse en l’homme la sympathie à l’égard de leurs souffrances, affaiblit et anéantit peu à peu une disposition naturelle, très profitable à la moralité dans les relations envers les autres hommes, - bien qu’il soit, entre autres, permis à l’homme de tuer les animaux d’une façon expéditive (sans torture), ou de leur imposer un travail (puisqu’aussi bien les hommes doivent eux-mêmes s’y soumettre) à condition qu’il n’excède pas leurs forces ; en revanche il faut exécrer les expériences physiques au cours desquelles on les martyrise au seul profit de la spéculation, alors qu’on pourrait se passer d’elles pour atteindre le but visé.

Mieux, la reconnaissance pour les services longtemps rendus par un vieux cheval ou un vieux chien (tout comme s’ils étaient des hôtes de la maison) appartient indirectement au devoir de l’homme, c'est-à-dire au devoir observé en considération de ces animaux, mais directement considérée, cette reconnaissance n’est jamais que le devoir de l’homme envers lui-même … »

Kant - Métaphysique des Mœurs.

 

La réflexion sur le statut de l’animal semble indiquer une inquiétude relative à notre propre situation.

 

Les travaux scientifiques et les études éthologiques, pris en compte pour amener aux dernières décisions, obligent à réviser la position qui fait de l’homme un être à part, un « empire dans un empire », selon le mot de Spinoza.

Les animaux apparaissent maintenant de plus en plus comme des sujets et non comme des objets utilisables à notre convenance.

 

Dans ce contexte, le développement de l’élevage industriel, la chasse sont perçus comme des injustices à bannir.

Mais reconnaître une communauté d’origine à l’homme et à l’animal conduit-il nécessairement à penser que ce dernier a des droits ?

Que signifie ce concept ?

A cette question devra s’ajouter une autre, apparemment saugrenue.

Que faut-il entendre par « animal » ?

 

 

Car partant du principe que les animaux ne peuvent être assimilés aux personnes, le code civil les considère comme des biens meubles par nature (article 528) ou des immeubles par destination quand ils ont été placés par le propriétaire d'un fonds pour le service et l'exploitation de celui-ci (article 524). 

En revanche, l'article L. 214 du code rural et de la pêche maritime, consacrant une vision moins utilitaire de l'animal, définit celui-ci comme un être sensible devant être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. 

 

Afin de mieux concilier la qualification juridique de l'animal et sa valeur affective, des réflexions ont été menées suggérant de mettre l'accent sur les lois spéciales qui protègent les animaux en précisant que sous réserve de ces règles protectrices, les animaux ne soient plus soumis au régime juridique des choses corporelles.

 

Les changements portent effectivement sur l’adoption d’une nouvelle définition des animaux, mais cela dans le cadre d’un projet de loi de modernisation et de simplification du Hélas, porté par des élus qui ne se sont jamais distingués par ce type de préoccupations, ils proposent de modifier la définition légale des animaux dans le Code civil où il évolue de la définition de « bien meuble » – c’est-à-dire de simple objet dont on peut disposer – à celle d’« être vivant doué de sensibilité ».

 

En fait, l’animal est déjà défini par le Code rural comme un « être sensible », tandis que le code pénal punit déjà de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende au maximum les actes de cruauté et les sévices graves envers les animaux.

La disposition aujourd’hui en question vise donc seulement à corriger une forme d’incohérence, tout en restant totalement symbolique car elle n’impose aucune nouvelle mesure de respect des besoins des animaux, que ce soit dans les activités d’élevage, d’abattage ou d’expérimentation …

 

Il y a beaucoup de personnes réfractaires au changement de régime juridique de l'animal, car ils craignent que cela n'ait un impact sur leurs activités.

-     La chasse sera-t-elle autrement encadrée?

-     La législation en vigueur chez les éleveurs sera-t-elle plus stricte?

-  Les chercheurs n'auront-ils plus le droit de pratiquer des tests sur des animaux?

Ou est-ce que rien ne changera en ce qui concerne la réglementation de ces secteurs ?

 

 

-1-

 

La France, entrée dans l’ère de l'animalisme ?

 

« La grandeur d'une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux. »

Gandhi

 

Avec d'abord la croissance, dans les sociétés développées, d’une préoccupation d’un concept généralisé du bien-être animal avec globalisation un peu fourre-tout du mot animal sans aucune précaution particulière.

C'est ensuite cette inflation d’un intérêt pour l'animal qui s’étend maintenant jusque dans la sphère de la recherche et des sciences, jusqu’à lui attribuer une place non négligeable dans les Humanités !

Jadis cantonné aux sciences du vivant, le concept d'animal a migré et peuple à présent les sciences humaines et sociales.  De manière surprenante parfois.

 

Humanité(s)            substantif féminin

1-    Formation scolaire où l'étude des langues et littératures latines et grecques, considérées comme particulièrement formatrices, est prépondérante.

2-   Caractère de ce qui ou de celui qui est humain, avec une intention valorisatrice..

« Cette lutte éternelle et indispensable entre notre humanité et notre animalité » (A. Comte, Philosophie positive).

3-   Caractère d'une personne (ou de son comportement) qui manifeste pleinement son appartenance au genre humain.

4-   Bonté, bienveillance de l'homme pour ses semblables. 

5-   Ensemble des hommes, du genre humain, parfois considéré comme constituant un tout, un être collectif. 

 

 

Avec après ce passage du « tout politique » au « tout éthique »,  au final, l’étonnant résultat que plus le concept de l'animalisme, c'est-à-dire la valeur attribuée à l'animal en tant que tel, prend de l'importance moins ce même ani­mal en tant qu’entité physique existe pour la conscience collective.

 

Ce que l’on peut remarquer au travers de l’apparition de nouveaux concepts moraux, importés du politique tels que : libération animale, exploitation des animaux, extermination, discrimination par l'espèce, etc.

 

Concepts qui malgré tout finissent par menacer les valeurs de cet humanisme étendu à tout et à tous.

 

Que l’on ne se méprenne pas, il n'est pas question ici de prôner un quelconque abandon­ de toutes les préoccupations morales à l'endroit des animaux.

Mais il semble essentiel de distinguer ces derniers de l'Homme et de les considérer dans toute leur diversité.

 

L’absence de clarté dans l'attention morale portée aux différentes faunes et de la manière de tenir compte des savoirs de ceux qui les fréquentent de près finit par produire un amalgame nuisible où finalement les animaux seront les grands perdants.

 

-2-

 

La mignoncité ?

 

« Le jour viendra où le fait de tuer un animal sera condamné au même titre que celui de tuer un humain»

 Léonard de Vinci - Prophéties

 

Et voici qu’entre en scène cette mignoncité. Mais ne cherchez pas le mot dans un dictionnaire, il ne s'y trouve pas encore, même à Beuvry (62660) !

Même s’il est employé à tout bout de champ sur des réseaux sociaux. Et sans que la personne qui l’y écrive n’en sache fusse que le commencement d’une définition collective reconnue et validée.

Mais précédé d'un dièse, c’est devenu un hash-tag très en vogue sur Twitter …

 

 

Mignoncité         nom féminin, traduction du néologisme anglais : cuteness

                              Caractère, qualité de ce qui est mignon.

 

 

C’est éthologue allemand Konrad Lorenz qui a décrit te mécanisme de ce « réflexe du mignon »

Dans Le comportement animal et humain publié en 1965, qu’il écrit : « Une tête relativement importante, un crâne disproportionné, de grands yeux situés bien au-dessous, des joues fortement bombées, des membres épais et courts, une consistance ferme et élastique et des gestes gauches sont des caractères distinctifs essentiels du mignon et du joli. »

 

Cet anthropomorphisme de plus en plus majoritairement mignard (*) est ré­vélateur de l’extrême sensibilisation à la cause des animaux qui se développe mais anarchiquement. Mais aussi d’une certaine et profonde méconnaissance du monde animal.

 

(*)   En avant la culture. Pour savoir ce que signifie mignard, passez donc à cette adresse :

      http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mignard_mignarde/51386

 

Peut-être devons-nous cela à une extrapolation de l'idée rousseauiste (et non pas … tout comme dans l’article précédent) selon laquelle « Il me semble, en effet, que si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c’est moins parce qu’il est un être raisonnable que parce qu’il est un être sensible ; qualité qui, étant commune à la bête et à l’homme, doit au moins donner à l’une le droit de n’être point maltraité inutilement par l’autre. » que notre société civile a institutionnalisé le souci de la condition des animaux.

 

Il est bon de rappeler qu’elle a créé des associations de protection et de défense des animaux mais aussi en fait évoluer le statut juridique de l'animal :

-        15 octobre 1978         Déclaration universelle des droits animaux.

-        février 2002     Adoption par l’Assemblée nationale d’une charte de la relation entre l'homme et l'animal.

-        texte n°467 du 28 janvier 2015 :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0467.asp

 

Sans doute pourrait-on universellement louer cet élargissement des horizons moraux dans le processus de civilisation si la dénomination générique d' « animal » n'était pas devenue trop simplistement [sic] le synonyme d' « animal domestique »

 

Avec l'animal familier considéré à juste titre comme devenu un membre à part entière

 

-3-

 

L’incompris et l'ani­mal étalon

 

Dans le même temps, comme révélé déjà dans l'édition 2014 du Living Planet Report : on estime qu’en quarante ans, la moitié des animaux sauvages a disparu de la surface du globe !

 

Et l'homme est le premier responsable de cette extermination mas­sive. Urbanisation, déforestation, irrigation, bar­rages hydroélectriques, chasse incontrôlée et surpêche toutes deux irresponsables, autant d'activités humaines qui détruisent l'écosystème et ses acteurs avec. Sans parler du trafic de ces animaux en voie de disparition qui arrive en troi­sième position, après ceux des armes et de la dro­gue.

 

Ainsi l'animal domestique est-il devenu l'ani­mal étalon, celui qui nous inspire toute notre éthique animale. « Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres. » comme déclaré dans l’adage orvwellien ?

 

Il en va autrement des animaux d'élevage. Et la France fait partie des pays européens à consommer le plus de viande, d'œufs et de produits laitiers par an …

 

Selon Véronique Pardo, anthropolo­gue : « Dans nos sociétés modernes occidentales, sociétés d'opulence pour une majorité, nous assistons au creusement d'une distance entre les citoyens, les mangeurs et les animaux d'élevage. Distance qui accroît la méfiance et les « rumeurs » vis-à-vis des produits d'origine animale. »

 

1-      D'une part, les pistes sont brouillées quant à l'origine de tous nos ali­ments, brouillées du fait d'une méconnaissance de la réalité. Méconnaissance déjà bien souvent volontaire. Quelle est la volonté de (sa-)voir dans quelles conditions et d’où ils viennent réellement tous ces beaux (ou moches) aliments montrés dans les publicités TV au moment de passer à table ? Trop juteux pour cela …

 

2-      D'autre part, les animaux familiers : chiens, chats, et autres hamsters sont maintenant considérés comme des « enfants » ou des « alter ego » à qui l'on prête (pour qui on imagine) des émo­tions et des réactions humaines ...

 

L'anthropo­morphisation à outrance des animaux familiers (chiens, chats...) apparaît comme une dérive et entraîne une perte certaine de repères.

 

Si l'animal est encore indispensable à l'homme, pour beaucoup, c'est sur un(e) mode de valeur refuge.

 

Une pré­sence, de nature affective mais surtout esthétique.

Dans une sorte de vis à vis ou de côte à côte, cela sans que le commun des mortels n'entende rien à la réalité concrète de leur être.

Anthropomor­phisés à l'extrême, quand ils ne sont pas accessoirisés et gadgétisés comme le prouve l’expansion des animaleries de plus en plus chics dans les grandes villes.

Les animaux ne sont finalement rien d’autre que désanimalisés ?

 

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Mais il se fait tard, nous poursuivrons sans doute un autre soir ce débat …

 

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