On aura toujours Beuvry des journées gâchées par la rencontre de personnes bien introduites dans les milieux autorisés à dépenser, mais très fermés.
On nous a encore une fois vanté certaines valeurs auxquelles nous adhérons mais dont on fait des utilisations que nous réprouvons… A l'unanimité, quite à nous voir opposer quelques inimitiés.
Que voulez-vous, ma brave dame, nous n’aurons jamais les mêmes valeurs…
Attention !
Car c'est une «nouvelle frontière» que tous les socialistes ne sont pas décidés à franchir. Et les élu(e)s de Beuvry pour la majorité plus qu’absolue l’ont réaffirmé à la suite de leur dernière leadeuse en date. Même si parfois la langue de bois patoisante a été utilisée sans modération pour éviter les fâcheries de côterie.
Il y a parfois des discussions qui sont loin d’être poétiques dans cette maison…
C’était donc dans le cadre de la rénovation au PS, qu’avait été introduite l'idée n'est pas nouvelle, de l’instauration de la règle du non-cumul des mandats au sein du parti.
Elle était réclamée depuis longtemps par des militants souvent interrogés mais toujours si peu écoutés. Sauf dans les campagnes, mais pas toutes les campagnes…
Sans surprise, les militants socialistes s’étaient massivement prononcés (72%) en faveur de la mesure lors du référendum d'octobre 2009 sur la rénovation.
Pour Arnaud Montebourg, «la fin du cumul des mandats est un premier pas considérable à la fois dans :
- le renouvellement qui est nécessaire,
- l'apparition d'une diversité qui n'existe pas dans la classe politique qui est beaucoup trop homogène
- et surtout l'émergence de positions qui ne sont pas toutes formatées».
Et à Beuvry, sur la question du formatage, on en connaît un bon bout…
Seulement voilà, le PS reste un parti d'élus locaux dont beaucoup cumulent des fonctions… et des rémunérations.
Au Parlement, ils (elles) sont près de 180 cumulard(e)s, sans compter les député(e)s et sénateurs(trices) qui siègent dans des exécutifs locaux.
Depuis, le groupe PS au Sénat a voté à l'unanimité l'instauration du non-cumul des mandats par une loi applicable "en 2014", principe qui avait déjà été proposé par la direction pour les sénatoriales de 2011. Mais oublié primairement en cours de route.
En effet, si la règle avait alors été mise en œuvre, le scrutin sénatorial aurait débouché sur une situation paradoxale. La Chambre haute se renouvelant par tiers, les nouveaux élus socialistes qui auraient dû abandonner leurs mandats locaux auraient cohabité dans l'Hémicycle avec des sénateurs(trices) PS cumulard(e)s pas encore concerné(e)s par la nouvelle règle.
Liberté, oui. Mais fraternité seulement si égalité (de traitement) !
Plouf dans la piscine des eaux troubles...
« …On a rappelé la position du groupe et ce qui faisait notre unanimité, ce principe de non-cumul, mais nous souhaitons qu'il soit mis en œuvre par une loi de la République… »
Bonne idée, mais alors avec les précédentes lois ?
Mais quand on a l’habitude de ne pas appliquer les lois de la République ?
« …Nous n'avons rien de particulier contre le non-cumul. Nous ne sommes pas les défenseurs des barons…»
Mais qu’en est-il des marquises ?
« …En conséquence, j'ai proposé qu'immédiatement, nous prenions une loi ou un référendum applicable dès 2014 pour le renouvellement de toutes les élections locales… »
Est-ce la raison d’un projet de départ précipité ?
Normalement, à Beuvry, un historien bien attentif aurait ici rappelé l’aventure de Varennes et ses conclusions… Tout comme pour cet ancien régime… Va savoir, pas vrai bidule ?
Mais revenons à nos moutons laineux. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait plaidé pour un non-cumul des mandats mais pas avant la présidentielle de 2012.
Une des conclusions d’un référendum militant qui prévoyait d'appliquer la règle du non-cumul pour les cantonales et les sénatoriales de 2011, puis pour les législatives de 2012 était qu’à compter de ces élections, il ne devait plus être possible au PS de cumuler un mandat de parlementaire (député ou sénateur) avec la présidence d'un exécutif local (mairie, intercommunalité, conseil régional, conseil général) ou la participation à un exécutif local (maire adjoint, vice-président).
Les militants avaient plébiscité le principe de non-cumul d'un mandat parlementaire avec un exécutif local.
Mais là, l’ensemble des sénateurs (et –trices) socialistes étaient vent debout contre cette mesure.
Car les sénateurs socialistes s'inquiètent, pour une campagne victorieuse sur le terrain, encore faut-il avoir de l'influence et donc disposer d'un mandat local. Bref, pour faire basculer le Sénat à gauche, il faut compter sur les cumulards.
Mais alors, comment va-t-on concilier tout ça à Beuvry ?
respect des idées de gauche, des volontés citoyennes de la base militante,
obéissance des adhérent(e)s aux décisions du parti, même si elles ne sont pas sympatiques,
respect des promesses de campagne, même si elles sont contraignantes car engageantes.
Elle est bonne la question ?