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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 00:44

 

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Dernièrement, en conseil municipal à Beuvry (62660), ON a parlé d’un nouveau système de transport en commun pour remplacer le tramway déjà trop coûteux…

Comme d’habitude, cette idée n’est pas due à la science infuse de personnes nées à Beuvry.

 

Science                  nom féminin

                                 Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d'objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales.

 

Science infuse     locution

                                 Se dit d’une connaissance que l'on tiendrait de la nature, sans avoir étudié…

                                 Locution opposiborationnelle : Laisser macérer une idée plus ou moins longtemps dans un esprit (individuel ou collectif) afin que celui-ci s'imprègne de celle-ci et y réagisse par réaction.

 

 

 

Car mardi 5 juin 2012, à l'occasion de l'ouverture du salon européen de la mobilité, Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, avait annoncé qu'un troisième appel à projet Transports collectifs en site propre (TCSP) serait lancé.

 

Mais bien évidemment sans donner la moindre précision sur la date de lancement de cet appel à projets.

 

En matière de transport, "si l'État fixe le cadre, les incitations et les règles du jeu, il ne peut évidemment (…) faire seul et il a besoin de vous et de vos initiatives", indiquait la ministre, ajoutant que "[le gouvernement verra] comment les développer, par exemple sur les réseaux de transport en commun en site propre en lançant un troisième appel à projet TCSP"

 

Nicole Bricq avait également précisé qu'avec ce troisième appel à projets, 

"il s'agit de soutenir une politique vertueuse naturellement au regard de l'enjeu environnemental mais également en matière d'investissement public porteur d'emplois".

 Vertueux                adjectif (de vertu)

                                 Qui manifeste des qualités morales : respect de la parole donnée, des engagements, etc…

 

Car, développer un réseau de transport structurant et hiérarchisé est devenu une priorité pour les territoires.

 

C’est pourquoi déjà avec le 2ème appel à projet Transports collectifs en site propre (TCSP), la volonté affichée était de passer à 1 800 kilomètres d’ici 2020...

Pour atteindre cet objectif conformément au Grenelle de l’Environnement : 2,5 milliards d’euros d’investissement en cofinancement pour des projets nouveaux de collectivités locales, hors Ile-de-France, avaient été programmés pour les dossiers déposés avant le 8 octobre 2010

Et le dossier soutenu par la municipalité de Beuvry (62660) n’en faisait pas partie…

 

Les contraintes ?

Les projets devant répondre à un triple objectif :

                  1-   réduction des émissions de gaz à effet de serre,

                  2-   lutte contre la congestion routière en zone urbaine,

                  3-   offre aux citoyens de conditions de transport public de qualité.

 

D’ailleurs, seuls les projets dont les travaux débutant entre le début de l'année 2011 et la fin de l'année 2013 étaient concernés.

 

Les résultats des appels à projet TCSP(*) Grenelle en attestent : avec les plans de rigueur, un nombre croissant de villes moyennes a finalement fait le choix de se tourner vers les Bus à Haut Niveau de Service. En attendant d'autres idées...

 

(*) TCSP

 

Il s’agit d’un système de transport public de voyageurs :

      -     utilisant une voie ou un espace affecté à sa seule exploitation,

      -     bénéficiant généralement de priorités aux feux,

      -     fonctionnant avec des matériels allant des autobus aux métros, en passant par les tramways.

 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-transports-collectifs-en-site.html

 

 

Le B.H.N.S. apparaît donc officiellement comme une alternative qui se veut et se dit performante et viable au bus traditionnel et au tramway.

 

Alors 4 questions apparaissent :

 

                  1-   Comment se concrétisera un projet B.H.N.S. dans une ville de moins de 100 000 habitants dans un contexte « normalement » marqué par :

                                 a-   les préoccupations environnementales ?

                                 b-   les contraintes budgétaires ?

 

                  2-   De quelles expériences récentes mais existantes depuis suffisamment d’années (exploitation réelle) Beuvry peut-elle se nourrir pour soutenir ce projet ?

 

Quelle structuration des réseaux y a été mise en place, sous quelles conditions, avec quels impacts, etc ?

                                          -  Cohérence avec l'ensemble des politiques urbaines quand elles existent.

                                          -  Cohérences avec les documents d'urbanisme, intégration du projet dans une stratégie urbaine globale à long terme qui devra être planifiée au préalable.

                                          -  Stationnement repensé avec une autre vision.

                                          -  Quelle valorisation du maillage et des échanges ?

                                          -  Adaptation du projet au contexte local

 

                  4-   Quels choix techniques y ont été faits et pour quels coûts ?

                                          -  Fréquentation et report modal, objectifs de report/méthodes de prévisions de la demande

                                          -  Effet structurant du projet et recomposition urbaine (même si ce n'est pas subventionné)

                                          -  Risques de non réalisation (financière, contraintes environnementales.)

 

Pour rappel, un B.H.N.S. ou Bus à Haut Niveau de Service est un système de transport dont le véhicule utilisé est « normalement » l’autobus ou trolleybus. 

L’origine du terme vient du sigle anglophone B.R.T. ou Bus Rapid Transit, que l’on peut traduire en Français par Service Rapide par Bus.

 

Le système B.R.T. issu de la conception nord-américaine d’exploitation de lignes de bus a été transposé en France dans le but d’approcher un service proche de ce que peuvent offrir d’autres systèmes de transports en commun, notamment le tramway ou les métros mais avec comme objectif principal un coût au kilomètre moins élevé.

 

Le BHNS doit avoir une fréquence de passage élevée et régulière, un temps de trajet garanti, une vitesse commerciale relativement élevée plus ou moins 20 km/h, une amplitude horaire étendue, un accès plain pied, une qualité de conduite et un système d’information annonçant le temps de parcours, l’attente en station, la fréquence. Ce qui est maintenant municipalement difficilement concevable.

 

Dans des villes congestionnées par la circulation, l’aménagement de sites propres (TCSP = Transport Collectif en Site Propre)sur l’intégrité ou la quasi-intégrité des lignes concernées s’avère obligatoire pour garantir une fréquence élevée de passage ainsi que le temps de parcours. Alors comment à Beuvry ?

 

Nos si chers édiles devraient bien aller faire un tour au Luxembourg où le réseau des transports en commun est autrement exceptionnel : ponctualité et fréquence et vitesse « élevée » sur de larges amplitudes, pas de feu rouges, pas de ronds-points , pas de ralentisseurs, etc. Ce qu’on appellerait normalement ici un « service public »

 

L’objectif des BHNS est de participer à la politique des transports visant à diminuer les émissions de CO2.

Les prestataires de services de transport devront informer leurs clients, lors de chaque déplacement, des émissions de CO2 de leur prestation.

 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Presentation-de-la-reglementation,29898.html

 

Cette obligation adoptée dans le cadre de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement est reprise dans le code des transports (article L 1431-3).

 

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024710173

 

Mais tout cela impose les coûteuses caractéristiques techniques suivantes:

                  1-   l’aménagement de sites propres, de priorité aux feux.

                  2-   le recours à un matériel roulant permettant une qualité de conduite optimale, une réserve capacitaire suffisante, son accessibilité à tous, son accostage en stations ;

                  3-   des modalités d’exploitation dont le système d’information en station et dans les véhicules, la billettique, la formation des conducteurs et le suivi de la qualité du réseau ;

                  4-   la promotion du service assurée par le choix du matériel roulant (son aménagement intérieur et extérieur, son design), les points d’arrêt, qui s’approchent davantage de stations que d’arrêts de bus, une visualisation du tracé, une dénomination particulière des lignes, d’un logo spécifique au service, etc.

 

Alors ?

 

Voici une synthèse d’une brève étude préliminaire faite en petit groupe.

Etude qui sera poursuivie dans le respect des règles que s’impose ce blog.

 

Ceci a-t-il aussi été fait par les personnes en charge des décisions mais qui réfutent tout droit d’ingérence humaine et citoyenne aux premières personnes concernées ?

 

La suite au prochain épisode…

 

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