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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 11:58

 

Les élu(e)s du bassin minier intéressé(e)s par le nouvel Eldorado promis par ces gaz de schiste et autres ?

 

C’est ce que nous avions cru comprendre au retour d’une réunion d’information. Nous pensions le dossier rangé dans l’attente…

Mais il semblerait que par là aussi, on se soit remis à creuser.

 

Quand on est à la recherche de rapides rentrées d’argent pour financer tous les projets promis sous peine de... Et bien on regarde dans toutes les directions.

 

Et le sous-sol du bassin minier (et au-delà) a toujours intrigué bien des personnes, dans bien des secteurs, avec des intérêts divers mais normalement convergents.

Les récentes évolutions leur offrent des possibilités d’envisager une nouvelle vie, plus « rentable » à brève échéance par une nouvelle forme d’exploitation…

 

La compagnie australienne European Gas Limited qui avait racheté Gazonor avait déjà obtenu un premier permis d’exploitation pour un gisement sur une partie du Nord-Pas de Calais estimé à 65 milliards de m3

Jean-Louis Borloo avait accordé deux permis de recherche dont celui au sud de Béthune, dans la zone dite « Sud Midi » car située au sud de la faille géologique qui traverse notre région. Et là bingo, il y a du gaz à gogo ! 

 

Mais, il ne s’agit là que d’un premier permis et d’une partie du bassin…

 

De quoi attiser bien des curiosités et des appétits.

Si certaines curiosités font reporter ; certains appétits, il convient de les rassasier.

 

 

Mais avec quels risques ?

 

Avec tous les aléas possibles et (in)imaginables à plus moins brève échéance et le fait que les réserves de gaz naturel conventionnel décroissent (estimation à 60 ans de consommation), on se tourne de plus en plus vers l’extraction de gaz non conventionnels.

Ces gaz non conventionnels sont nichés dans le charbon, les schistes et des réservoirs particulièrement difficiles à exploiter.

Mais ils permettent de réévaluer les réserves mondiales de gaz de 60 à 250 % selon Petroleum Economist.

 

Pour certaines grandes entreprises et de nombreuses personnes élues, c’est la promesse d’un nouvel eldorado économique d’autant plus que les gisements sont disséminés dans de nombreux bassins sédimentaires en Europe, dont notre bassin minier. De quoi s’y affranchir de bien des aléas géopolitiques.

 

Mais, à la différence du gaz conventionnel, ces gaz se trouvent répartis de manière diffuse dans différentes couches géologiques.

 

On en distingue trois catégories :

 

                  -     les gaz de schistes,

                  -     les gaz de houille,

                  -     les gaz de réservoir ultracompacts (tight gas).

 

Cette distinction se fait selon qu’ils sont enfermés dans :

 

                  -     une roche mère argileuse (schistes),

                  -     des filons de charbon (houille),

                  -     des réservoirs de très faible perméabilité, difficiles à exploiter (tight gas).

 

Les progrès techniques permettent aujourd’hui leur exploitation dans des conditions qui deviennent économiquement rentables pour les entreprises.

 

Deux techniques sont ainsi employées :

 

                  -     le forage horizontal à partir d’un puits vertical qui permet de recouper sur de grandes distances (de 1 à 3 km) la formation productrice de gaz

 

                  -     la fracturation hydraulique qui permet de créer des fractures artificielles pour extraire le gaz. Cette fracturation se fait par injection d’eau sous forte pression avec du sable fin et des produits chimiques destinés à empêcher les fractures de se refermer.

 

Cependant, la fracturation hydraulique requiert en premier lieu d’importantes quantités d’eau, plusieurs millions de litres d’eau pour chaque gisement exploité ; eau additionnée de nombreux produits chimiques dont on ne connaît officiellement pas la liste exhaustive.

On trouve notamment dans ce véritable cocktail chimique qui est utilisé par l’industrie avec des composés hautement cancérogènes, repro-toxiques et toxiques pour les milieux aquatiques : des produits gélifiants, des antibactériens, des acides…. .

 

http://app.owni.fr/gaz/

 

Ont été identifiés entre autres le benzène et ses dérivés, les éthers de glycol, des acides, du formaldéhyde, du toluène, du xylène, du naphtalène, des amides et amines…..


Une partie seulement de l’eau utilisée est récupérée (de 50 à 90 %) dans de vastes bassins de récupération où elle nécessite d’être traitée avant un quelconque retour dans le circuit naturel. Et donc celui de la consommation humaine !

 

Or, les stations d’épuration urbaines, comme celle de Beuvry, ne savent pas traiter ces effluents.

 

Outre les émissions toxiques dans l’atmosphère liées au torchage (CO2, NOx, particules fines, etc…), l’extraction génère des risques réels d’émissions fugitives de méthane et de fuites de sulfure d’hydrogène, un gaz toxique et explosif.

 

A ce titre l’expérience américaine doit nous éviter d’importer en Europe ce qui s’apparente de plus en plus à une catastrophe environnementale qui est en train de passer du stade de promesse à celui de réalité.

 

« Le gaz de couche reste un gaz non-conventionnel. Or la seule méthode d’extraction connue pour ces gaz non-conventionnels est la fracturation hydraulique… »

Adeline Mathien

France Nature Environnement

 

«Avec 100 000 kilomètres de galeries dans la région, nous avons le plus gros réservoir de gaz de mine au monde. Plus de 80 % du charbon n’a pas été exploité. A raison de 10m3 de gaz par tonne de charbon, ça donne une idée de la quantité de gaz qu’il reste à extraire.  »

 

Nicolas Ricquart

directeur de Gazonor

 

Pour se montrer rassurantes, les personnes compétentes affirment qu’aujourd’hui la fracturation hydraulique ne serait pas encore envisagée dans le Nord – Pas-de-Calais dont sous-sol, véritable mille-feuille, ne semble pas obliger à fracturer la roche pour avoir accès au gaz. Mais attention, on ne parle que de gaz de couche. 

 

« …Tant que je suis président, il n'y aura pas d’exploration du gaz de schiste en France… » Mais ça déjà sans normalement faire mention du pétrole de schiste ni du gaz de houille qu'on pourrait exploiter sous nos pieds.

 

Alors quand sagement ici, comme là, on fait ordinairement du copier-coller...

 

Là aussi il conviendra de creuser pour (sa)voir...

 

 

PLOUF !

Là aussi il conviendra de creuser pour savoir...
Beuvry : Tu savais Robert que gaz aussi ne prend pas de S au pluriel ?
Beuvry : Tu savais Robert que gaz aussi ne prend pas de S au pluriel ?
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commentaires

P
Bravo pour ce nouveau dossier. Dommage qu'à Beuvry on ne traite pas les problèmes d'environnement qu'on est en train de créer avec autant de soin. Là aussi il y a du cumul ! Mais d'incon.... tout ce que vous voulez !
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H
Et par ici,les visages pâles ont souvent les langues fourchues roses et agiles…
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