L’espace intergénérationnel semble bien triste.
Pourtant, nous avions fait remarquer, et bien plus que quelques fois, à la première dame de la commune et à ses suivantes qu’une piscine c’était aussi un espace intergénérationnel !
Chose que nous lui avions copié-collé de son allocution pendant sa campagne lors de son passage mouvementé dans la piscine au milieu des familles. Elle y avait insisté sur le fait que Beuvry « méritait » une piscine digne de ce nom, espace de rencontre, de convivialité. Qu’elle ne comprenait pas que ce lieu soit laissé à l’abandon et qu’elle s’engageait à tout faire pour changer cela !
Beuvry méritait tant de choses…
Mais passé l’été, la piscine elle-aussi ne le valait plus !
Pensez donc !
L’avantage d’une piscine c’est que de forts liens peuvent s’y tisser : les marques ont peu d’intérêt. Ce doit donc être un argument qui a incité à sa destruction. Pensez, ne pas afficher son allégeance et sa sympathie et ne pas pouvoir la photographier pour une campagne de publicité !
A la piscine, on se foutait bien de l’âge du baigneur d’à côté.
On avait même :
- des générations qui se seraient superbement ignorées sur un parking, ici en pleine conversation. Et sur des sujets qui en dehors du bassin auraient pu finir en pugilat,
- des générations prêtes à s’invectiver pour un papier jeté au sol, prêtes ici à s’entraider pour remonter une barrette à cheveux tombée bien bas.
- des générations qui s’émerveillaient des prouesses des plus jeunes, tout en masquant un peu leur appréhension,
- des générations ravies d’en avoir pour les accompagner, partager des jeux, échanger autre chose qu’un billet contre un peu de tranquillité…
Le baigneur, on le voyait même plutôt :
- souriant, indifférent aux cris tellement dérangeants ailleurs,
- répondant aux invectives plus invitations à partager que menaces ou repoussoirs, les « chiche, allez, viens ! » plus éclaboussants que repoussants,
- prêt à ramener le jouet qui s’éloignait au petit inquiet de le voir partir
- tendant la main pour aider un grand escogriffe à atteindre la rampe bien entourée après un plongeon « acrobatique »
Alors face à un euro symbolique, une photo en compagnie de compères et de commères, une plaque inaugurée, une nouvelle vice-présidence cumulée, etc, que valent les générations de baigneurs ?
C’est vrai, l’habitude est revenue : « Faites-moi de l’espace ! »
Par ce qu’à Beuvry on n’en est plus à une avanie près, on a préféré discrètement démolir puis vendre.
Et à Beuvry, on le sait, quand c’est vendu, c’est vendu…
PLoUF